Les produits BIO made in Morocco cherchent encore leur place au niveau national et international

Au Maroc, 9.600 hectares de terres arables sont dédiées au bio. La filière est répartie en sept sous-groupes de produits : fruits, légumes, plantes aromatiques, céréales, produits transformés comme les huiles, les produits d’élevage, l’argan et dérivés. En tout et pour tout, une centaine de produits sont écoulés sur le marché local et à l’export. La majorité est constituée de produits frais (fruits et légumes) ou à faible valeur ajoutée (huiles, fruits séchés ou mélangés). La production globale s’élève à 94.000 tonnes à l’échelle nationale, dont environ 17% (16.000 tonnes) destinées à l’export. Les principaux clients des produits marocains sont essentiellement les Européens. La France en tête (entre 3.500 et 4.000 tonnes), suivie de l’Allemagne (entre 3.000 et 3.500 tonnes), la Suisse (un peu plus de 500 tonnes), la Hollande. S’y ajoutent la Turquie, l’Espagne, la Grande Bretagne et les Etats-Unis.

Au Maroc, les produits bio pourraient jouir d’un potentiel énorme. Cependant, le prix relativement élevé des produits reste un frein à une forte pénétration sur le marché local. L’émergence d’un marché local est importante à plus d’un titre. Les enjeux sont nombreux, notamment «la baisse des coûts de production qui contribueraient à rendre les prix plus abordables, mais aussi de meilleures marges pour les cultivateurs locaux.

En Europe, faire du bio revient 30% plus cher par rapport à l’agriculture conventionnelle. Au Maroc,
le Club des Entrepreneurs BIO (CEBio) estime le surcoût à 50 voire 100%, en fonction des produits et du producteur. 9 ans plus tôt, cela revenait environ trois fois plus cher. Pour l’heure, produire bio au Maroc exige d’être passionné et engagé. En effet, la consommation suit une courbe de progrès lente du fait d’un marché intérieur qui en est aux balbutiements. Ce dernier connaît depuis quelque temps un saut qualitatif et fait l’objet d’offensives tous azimuts avec le lancement d’opérateurs marocains: Distribio, Green Village, Les Domaines, Biodelis,… Les possibilités à l’export sont attractives avec des ouvertures pour certains produits, qu’il faudra constamment redéfinir. Cependant, le délai de grâce court à sa fin.

Fin de la dérogation sur les semences en 2021

La chaîne de production du bio commence logiquement par des semences biologiques. Le marché européen n’autorisera plus l’importation d’agrumes, légumes ou produits transformés issus de graines conventionnelles sur son territoire, à compter de 2021. Pris de court, les opérateurs marocains abordent cette échéance avec un handicap de taille. En effet, les agriculteurs marocains utilisent surtout des semences hybrides ou conventionnelles.

Réglementation du Bio non suffisante

La mise en pratique de la réglementation (cf. loi 39-12 relative à la production biologique, adoptée en décembre 2012) a mis en relief des vides juridiques, notamment sur les compléments alimentaires, les cosmétiques, tissus, jouets bio. S’y ajoute la vente en vrac, que la réglementation n’a pas encore pris en compte. «L’amendement de l’arsenal juridique s’impose. Si la mise à niveau n’est pas faite, ce sera la porte ouverte aux faussaires», préviennent les opérateurs.

Salon BIO EXPO MAROC 2019

Les associations Club des Entrepreneurs Bio (CEBio) et Agissons Vert ont décidé de coordonner leurs efforts pour organiser la première édition du salon BIO EXPO MAROC sous lethème: «Le Bio, un secteur national à fort potentiel» et qui s’est tenu à Casablanca du 21 au 23 juin 2019. L’objectif fondamental étant de sensibiliser le citoyen à la nécessité de consommer bio pour sa bonne santé en vue de la maîtrise d’une bonne hygiène de ce qu’il consomme, tout en fédérant les entrepreneurs bio autour de valeurs communes tournées vers la qualité et le respect du label.

Source : www.leconomiste.com

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